Communauté de destin de Alain FILY et Jean-Louis LOUARN

-=!=-

Alain FILY est né 21 juin 1921 à Kererven en Plogonnec, bachelier à 17 ans, il intègre le collège naval de Brest, en 1940 élève ingénieur en 3ème année, licencié es-science et mathématique, parlant l’anglais et l’espagnol. Il était destiné à une brillante carrière.

La défaite de l’Armée Française et la signature de l’Armistice sont pour lui un vrai déchirement. Le 11 novembre 1940, en compagnie de quelques aspirants-officiers, il fleurit les tombes d’aviateurs Anglais. Ce geste lui vaudra l’exclusion du collège naval.

Jean-Louis LOUARN est né le 22 février 1915 à Kervao Vian en Plogonnec, pupille de la nation, son père ayant été tué lors de la guerre 14/18. Jean-Louis épouse Anna-Marie Moënner le 29 août 1941, le couple s’installe 21 chemin Vigouroux à Kerfeunteun, en 1942 un fils naîtra de cette union, Michel qui réside en région parisienne. Jean-Louis exercera la profession de cordonnier.

Dès 1940, Alain prendra contact avec les Forces Françaises Libres de Londres, promu capitaine il se verra confié la mission de former un corps franc. Il recrute des hommes sûrs et forme une compagnie du « Réseau Vengeance ».

Jean-Louis, attendra 1943 pour intégrer les « Francs Tireurs Partisans » dont les membres sont pour la plupart issus du Parti Communiste.

Tous les deux participeront à des actions de sabotage et de harcèlement des troupes d’occupation. Alain, officier en lien direct avec Londres communiquera des renseignements sur les travaux de construction du « Mur de l’Atlantique » et sur les mouvements de troupes.

Jean-Louis fut arrêté par la Gestapo le 18 mai 1944 à Kerfeunteun.

Alain fut arrêté par la Feldgendarmerie le 20 mai 1944 à Cast.

Ils furent tous les deux emprisonnés à la prison Saint-Charles de Quimper.

Ils furent tous les deux transférés à Rennes, par le même convoi.

Ils furent tous les deux condamnés par le tribunal militaire allemand à la même peine de travaux forcés. Sur les ordres d’Hitler, les Résistants arrêtés ne seraient plus exécutés, mais condamnés à mourir de privation et d’épuisement, au service de la machine de guerre du IIIème Reich. C’est ce que les Nazis appelaient « Nach und Nebel », plus connue sous son vocable « Nuit et Brouillard ».

Ils prirent le dernier convoi de déportés qui quitta Rennes le 3 août 1944. Convoi connu sous le nom de « convoi de Langeais », qui mit un mois pour arriver à sa destination, le 2 septembre.

Le lendemain du départ du convoi, le 4 août 1944, les troupes américaines, du Général Patton, libérèrent la ville de Rennes, ce qui ajoute à la dramaturgie de ces deux destinées.

Alain est mort le 16 avril 1945, d’épuisement lors de la marche d’évacuation du camp de Willenshavem.

Jean-Louis est mort le 2 mai 1945, de mauvais traitements et d’épuisement au camp de Sambostel.

Nos deux compatriotes ont été victimes de la « solution finale », dix mois suffirent à faire mourir deux hommes dans la pleine force de l’âge, 23 ans pour Alain, 29 ans pour Jean-Louis.

« Leurs sacrifices nous obligent »