Le placître de l’église de Plogonnec comporte deux arcs de triomphe. L’un se situe à l’est et date du XVIème siècle et a été surmonté au XVIIIème siècle d’un fronton classique. L’autre se situe au nord-ouest et date dans sa partie ancienne du XVIIème siècle. Ce dernier fait office de monument aux morts. Cet arc a connu plusieurs usages et destinations. Il a été complété par deux hauts reliefs de Paul Simon.
Cet arc de triomphe se trouvait à l’origine à l’angle de la rue du placître et de la rue de Douarnenez, à la place du menhir christianisé qui s’y trouve actuellement. Après la première guerre mondiale se posa le problème de commémorer la disparition des 167 plogonnistes morts durant le conflit. Le conseil municipal, à l’époque par soucis d’économie, ne voulut pas faire du neuf et retint le principe de l’adaptation du second arc de triomphe, avec en plus deux hauts reliefs originaux. Il fut aussi convenu de déplacer ce monument au nord-ouest de l’enceinte à la place d’un menhir christianisé. Cette opération était financée par une souscription publique.
La conception de ce monument est l’œuvre de l’architecte de Charles Chaussepied (1865-1930). Les travaux de transferts ont été réalisés par l’entreprise Cornec de Châteaulin. Ce fut aussi l’occasion pour restructurer cet ensemble en rénovant lourdement les deux arcs latéraux dont le bouchardage est d’une réalisation plus fine que tout le reste du corps central dont l’arc a été aveuglé pour servir de support aux plaques d’ardoises nominatives. La croix sommitale semble aussi avoir été reprise.
Le tout se déploie sur une longueur de 8,42 mètres, avec un corps central d’un peu moins de 4 mètres et accosté de deux piliers carrés de 68 centimètres de section et liés sur 1,20 mètre à la base par un échalier de 60 centimètres de haut et surmonté par un arc nervuré hissant d’une commode à simple moulure pour rejoindre la partie centrale par une fausse agrafe rhomboïde. Les piliers latéraux extérieurs sont renforcés à l’arrière par des contreforts tandis que les piliers de l’arc central sont aussi renforcés à l’avant par des contreforts qui servent chacun de support à une plaque d’ardoise mémorielle.
L’arc central est aveugle sur 2,20 mètres et accueil trois plaques d’ardoises mémorielles. Il est accosté dans sa partie haute par deux hauts reliefs qui se déploient depuis les contreforts avant en suivant la courbe d’arc pour se caler à l’horizontale jusqu’à la base du fronton. Celui-ci est de forme triangulaire avec un larmier et une double échancrure circulaire au sommet qui est orné d’une croix d’inspiration celtique aux extrémités hémisphériques.
Les piliers latéraux sont de base carrée, avec des moulures dans la partie haute. Un chapiteau mouluré cale le tout qui est coiffé d’un dôme octogonal à nervures surmonté d’un plus petit dôme médian sommé d’un lanternon.
L’hommage mémoriel s’exprime de deux façons sur cet ensemble par un groupe de plaques d’ardoises sommées en arc gothique et par les deux hauts reliefs.
Les plaques relatives à la première guerre mondiale sont au nombre de trois et sont placées à 30 centimètres de la base. La plaque centrale (220 cm X 85 cm) comporte deux colonnes nominatives, les deux plaques latérales (100 cm X 40 cm) en comportent qu’une. L’ensemble évoque les noms de 167 hommes, avec seulement les initiales des prénoms mais la mention complète de sa ferme quand il est paysan au de sa bourgade autrement. Il ne fait pas mention du cas de sans doute trois journaliers natifs de Plogonnec mais sans aveux au début du conflit.
Les deux autres éléments sont les hauts reliefs de granit sombre de l’arc central. Ils sont l’œuvre du célèbre sculpteur animalier Paul Simon (1892 – 1979). C’est le fils du peintre Lucien Simon qui avait une maison à l’Ile Tudy. Paul Simon n’est intervenu que pour la réalisation de seulement deux monuments aux morts dans toute sa production. C’est sans doute par recommandation qu’il a été retenu, via le maire de Plogonnec de l’époque Henri Damey, juge d’instruction à Rennes. Qui plus est la réalisation de la commande de Plogonnec correspond à une étape cruciale de sa carrière. Elle a sans doute été réalisée dans le premier semestre de 1921. Le haut relief de gauche représente deux femmes courbées, en tenue de veuvage et éplorées devant un petit calvaire. Derrière elles se trouve une petite fille en costume local, debout et les mains jointes. Le haut relief de droite figure un poilu en pleine action en train de prendre une cartouche dans sa cartouchière pour recharger son fusil Lebel. Derrière lui, se trouve à gauche un marin qui semble être en train de tirer depuis une tranchée, et à droite des canons de fusils qui viennent animer la scène.
Le monument a été inauguré le 27 novembre 1921. Suite à la seconde guerre mondiale l’on y ajouta sur les contreforts de l’arc central deux plaques d’ardoise pour 20 décès. Enfin, une discrète plaque d’ardoise avec la mention « Aux combattants A.F.N. 1952 – 1962 » a été placée en bas de l’arc central pour commémorer l’engagement des plogonnistes dans la guerre d’Algérie.
Plogonnec, le 09 novembre 2014.
André Bozec
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Monument aux morts de Sainte Anne d’Auray
Le monument aux morts de Sainte Anne d’Auray évoque les noms de quelques morts de Plogonnec au cours de la Première Guerre mondiale. Ils ne sont qu’au nombre de huit. Cela s’explique par le fait que l’inscription était payante et assez onéreuse à l’époque de la mise en place du mémorial. La mention se situe au fonds de l’esplanade, au premier tiers de l’arc de la travée du côté droit. L’inscription est la suivante :
Doyenne de Douarnenez
Plogonnec
Pierre DOUERIN Yves MOREAU
Abbé Jean HEYDON Jean MOREAU
J. de KEROULAS T. de KEROULAS
Pierre BOURHIS
Thurien BOURHIS
Sante Anne d’Auray, le 17 février 2015.
André Bozec
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Photos du monument aux morts de Plogonnec
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Noms des soldats inscrits sur le monument aux morts de Plogonnec
