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L’expertise de André Bozec
D’après la légende locale, Saint Égonnec était un des frères de Saint Pol Aurélien. Il fut chassé de Tréfuntec en Plonévez-Porzay et se replia à Plogonnec dont il est l’éponyme. Ce lieu fut aussi l’objet d’un culte fort ancien à la déesse mère celtique via les fontaines. Il se coordonne avec les sites du Bourg de Plogonnec et de la chapelle de saint Télo.
1° L’extérieur de la chapelle de Saint Égonnec.
C’est un édifice rectangulaire simple ancien et remodelé au XVIIe siècle. Il comporte nettement deux phases de reconstruction. La partie de l’est de l’édifice est du XVIIe siècle comme l’indique la pierre de dédicace implantée à l’angle sud du pignon oriental. Elle témoigne de la sanctification du lieu hors de la fontaine. Il y a pu y avoir à l’époque un prolongement en bois vers l’ouest de manière à englober la fontaine. Dans une seconde étape la fontaine a été directement intégrée à l’édifice.
Le pignon ouest comporte en façade une porte en anse de panier surmontée d’une fenêtre de même et comportant sur ses flanc la dédicace suivante :
Y LEGR L’AN :
AND. F 1701
La porte sud est sans doute l’ancienne porte ouest de l’édifice initial. Lors de l’extension du XVIIIe siècle elle aurait été placée au sud. Elle est surmontée d’un appareillage qui garde la trace de la présence d’écus.
Le mur nord de l’édifice est en simple moellon.
Le mur de l’est comporte à son angle sud une pierre acrotère ornée d’une dédicace relative à la construction du pignon ; la dédicace est la suivante :
1673 – F
Y NIHOUARN F
DE KGANAPE
Le clocher, très élégant, est sans balustrade et comporte une corniche denticulée. Il est coiffé d’un dôme à rouleau cantonné de quatre figurines. Un campanile à lanternon termine le tout. Il est sommé d’une croix métallique aux pointes florencées réalisée et placée en 2016, œuvre d’un ferronnier local, Cédric Le Braz, de Toul Gollo ar Goulit en Plogonnec.
La cloche originelle de 1701 a été déposée en 2016, suit à sa dégradation naturelle qui la rendait inopérante. Elle comporte les mentions suivantes : sur la collerette supérieure « GUILLme COADOU – MARIANNE CARIOU – M.Y. MAINGUY » et sur la collerette inférieure « BRIENS F A MORLAIX ». La nouvelle cloche a été réalisée par la fonderie Paccard, de Sevrier en Savoie (74), et le campaniste a été la société Artcamp, de Pommeret, dans les Côtes d’Armor (22). La nouvelle cloche fait environ soixante-dix kilogrammes et a coûté 5000,00 €. Elle a été bénie le 05 mai 2016 par René Rannou, recteur de Plogonnec. Monsieur Kéribin, maire de Plogonnec a procédé publiquement à son tintement. La cloche comporte les mentions suivantes « CHAPELLE ST THEGONNEC / PLOGONNEC / 05.05.2016 ».
2° L’intérieur de la chapelle de Saint Égonnec.
L’intérieur de la chapelle est très simple d’apparence mais assez problématique quant à l’appréciation de la chronologie et de la distribution de sa construction. Un arc gothique marque la séparation entre la nef et le cœur. Cet arc marque sans doute une étape dans la construction de l’édifice, à savoir qu’il a sans doute existé un premier édifice du XVIe siècle qui correspond au haut de la chapelle, près de la fontaine, et que dans un second temps une prolongation intégrant ladite fontaine, a été rajoutée, à moins qu’il ne s’agisse de l’inverse. Il n’est pas impossible qu’une structure en bois est existée entre temps à la place du prolongement.
La porte ouest comprend un linteau avec une clé d’agrafe en anse de panier. Le cœur est orné par les statues polychromes de Saint Égonnec et de Saint Égarec. Une statue polychrome de Sainte Marguerite figure à la droite dans la nef. Le mur nord accueil une petite fontaine qui fait toute l’originalité de cet édifice. Elle comprend un premier bassin hémisphérique encastré dans une niche en arc outrepassé dont le fond est orné par le socle destiné à recevoir la statuette de Saint Konnoc. Un second bassin circulaire permet aux fidèles de faire leurs ablutions. Il déborde en suite dans une conduite forcée faite de grandes dalles au travers de l’édifice. Le filet d’eau jaillit en suite à l’extérieur par un déversoir situé au bas de la porte de la façade sud, puis il s’écoule par une autre conduite dallée au travers du placître pour aller en suite nourrir un bassin à rouir le lin. Cette eau est réputée pour guérir les fièvres.
Plus loin dans le placître, un petit escalier de pierre conduit à une seconde fontaine logée sous une grande dalle. Cette deuxième fontaine, aujourd’hui tarie, est dédiée à Saint Égarec. On y soignait les maux d’oreilles. A l’arrière de la chapelle, un passage piéton a été rétabli en l’année 2000 grâce à la reconstruction d’un vieux mur de parement.
3°) Le « pardon mud » de Saint Égonnec.
Il s’agit d’un pardon muet classique qui a lieu le vendredi Saint avant Pâques. Le rituel consiste à partir depuis le calvaire de Kroaz Bleon à l’ouest du bourg de Plogonnec pour aller en parfait silence jusqu’à la chapelle de Saint Égonnec. Arrivé au niveau de l’ancien dolmen de Toul ar gramp zu en Kertanguy, il faut même arrêter de faire du bruit en marchant de peur de réveiller les lutins qui sont dans le dolmen. Ceux qui ont des sabots les enlèvent alors, même si le chemin est mouillé. Arrivé à la chapelle l’on en fait le tour trois fois depuis le côté d’où l’on arrive de manière que du côté sud l’on aille d’est en ouest pour respecter le sens de la course du soleil. Habituellement les gens vont ensuite boire l’eau de la fontaine qui sort directement du mur nord à l’intérieur de la chapelle, où, si elle est fermée, au déversoir extérieur du côté sud.
4°) Le pardon habituel de Saint Égonnec se célèbre le jeudi de l’Ascension. A cette occasion le quartier se mobilise pour faire la propreté et l’embellissement des lieux. Un comité de chapelle coordonne le tout et met en œuvre la logistique pour le verre de l’amitié et le café qui suivent l’office. Le comité se retrouve en suite pour son repas annuel de pardon.
5°) La fontaine de la chapelle de Saint Egonnec
D’après la légende locale, Saint Égonnec était un des frères de Saint Pol Aurélien. Il fut chassé de Trefeuntec en Plonévez-Porzay et se replia à Plogonnec dont il est l’éponyme. Ce lieu fut aussi l’objet d’un culte fort ancien à la déesse mère celtique via les fontaines. Il se coordonne avec les sites du Bourg de Plogonnec et de la chapelle de Saint Télo.
—-La fontaine de Saint Egonnec ———————————-Le déversoir extérieur————-
La fontaine de Saint Egonnec se trouve à l’intérieur de la chapelle. Le mur nord accueil une petite fontaine qui fait toute l’originalité de cet édifice. Elle comprend un premier bassin hémisphérique encastré dans une niche en arc outrepassé dont le fond est orné par le socle destiné à recevoir la statuette de Saint Gonnec. Un second bassin circulaire permet aux fidèles de faire leurs ablutions. Il déborde en suite dans une conduite forcée faite de grandes dalles au travers de l’édifice. Le filet d’eau jaillit en suite à l’extérieur par un déversoir situé au bas de la porte de la façade sud, puis il s’écoule par une autre conduite dallée au travers du placître pour aller en suite nourrir un bassin à rouir le lin. Cette eau est réputée pour guérir les fièvres.
———-La fontaine Saint Egarec———————–L’arc diaphragme à Saint Egonnec———
Plus loin dans le placître, un petit escalier de pierre conduit à une seconde fontaine logée sous une grande dalle. Cette deuxième fontaine, aujourd’hui tarie, est dédiée à Saint Égarec. On y soignait les maux d’oreilles.
Le pardon habituel de Saint Égonnec se célèbre le jeudi de l’Ascension. Il y a aussi eu jusqu’à la fin du XXe siècle un pardon mud qui se faisait le vendredi saint.
André Bozec