Le bois du Névet s’étend sur 225 hectares pour la partie relevant du Conseil départemental du Finistère/Penn ar Bed. Il se prolonge à l’ouest sur une cinquantaine d’hectares sur des propriétés privées. Il s’étend sur les communes de Kerlaz (anciennement Plonévez-Porzay), de Locronan, et marginalement de Plogonnec. Son point culminant s’élève à 132 mètres dans sa parcelle forestière numéro 13. L’ensemble est aujourd’hui principalement constitué de taillis assez dégradés.
Ce bois a été exploité durant des siècles comme réserve de chasse et pour la production de charbon de bois. Cette dernière activité n’a pris fin qu’après la fin de la seconde guerre mondiale. Le sous-sol de ce bois a aussi été le seul lieu d’exploitation connu de minerai d’or à des fins monétaires au moyen-âge en Cornouaille. La mine se trouvait à la droite de l’ancien château quand on en franchit le ruisseau Névet en venant par Plogonnec. L’on ne connait pas précisément l’époque du début de cette exploitation. Il y a sans doute eu une première phase d’orpaillage à la fin du XIVe siècle. Le filon orifaire a sans doute été trouvé au cours du XVe siècle. L’exploitation se fera jusqu’à la fin du XVIe siècle, avec peut-être une phase finale d’orpaillage du ruisseau et des graviers d’extraction.
La mine se distribue sur trois galeries dont l’entrée centrale se trouve dans la propriété privée du château. Elle est contrée par un talus qui semble dater de la seconde guerre mondiale. La présence de cette mine à l’orée du château a alimenté les légendes locales sur les « souterrains » du château de Névet. Plus récemment ces galeries ont été utilisées par les troupes allemandes pour le stockage des munitions durant la seconde guerre mondiale.
Le bois de Névet passa à la révolution dans les biens nationaux et fut acheté en 1806 par la famille des Lantivy de Trédion. Elle le vendit en 1843 à Eugène Marie Damey dont le père Claude Henri était arrivé entre temps à Plogonnec pour y établir une charge notariale. Elle en garda la propriété jusqu’en 1958 où Bernard Bischoff le vendit à Monsieur Leroux, quincailler à Quimper. Jusqu’alors le bois était resté ouvert à tous. Monsieur Leroux le fit clôturer intégralement pour son usage exclusif. Il fit aussi l’acquisition des diverses propriétés enclavées dans le bois.
En 1989 le bois fut vendu au Conseil Général du Finistère/Penn ar Bed. Il fut rapidement ouvert au public pour les randonnées pédestres, à cheval et cyclistes.
Compte rendu de la visite de la mine d’or de Névet le 31 août 1996.
Le 31 août 1996 nous nous sommes rendus en compagnie de Monsieur Yves Coativy à Mel Névet et à Maner Névet. Nous avons été très bien reçus par Monsieur Kern, actuel propriétaire qui nous a fait visiter la maison de garde, le reste du manoir et puis nous a conduit à la mine où Monsieur Coativy a pu procéder à une rapide investigation et faire quelques photographies.
L’entrée de la mine est contrée par un talus sableux. Elle comprend un accès renfoncé par deux murs de pierres appareillées. Le sommet s’est écroulé et a obstrué partiellement l’entrée de la mine qui fait à peine trois mètres de large. Tout de suite à l’entrée se distribuent trois galeries. Celle de gauche va vers le sud sur au moins cent-vingt mètres de longueur à sec, mais le reste est inondé. Monsieur Kern nous dit qu’elle fait bien quatre-cent mètres de long. La galerie de face va vers l’ouest sur une quinzaine de mètres. La galerie de droite va vers le nord-est sur plus de vingt mètres. L’ensemble n’est pas étayé et l’on y trouve encore les traces d’outils qui ont servi à creuser. Les galeries sont régulièrement obstruées du fait des infiltrations d’eau, surtout pour la galerie sud.
Monsieur Yves Coativy a convenu avec Monsieur Kern de revenir en hiver pour faire d’autres photographies.
Yves Coativy a fait un résumé sur cette mine d’or dans son ouvrage intitulé « L’or des bretons dans l’histoire », P.P. 13 à 16, éditions Skol Vreiz, n° 60, ISBN : 978 – 2 – 915623 – 35 – 2, dépôt légal août 2007.
André Bozec