8 juin 44 et 5 août 44.

Fiche annexe

8 JUIN 1944

« Le chapeau de Napoléon est-il toujours à Perros-Guirec ? »

Ce message codé, annonçait le soulèvement général de la Résistance Intérieure.

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Ce jour là, vers les coups de midi, dix jeunes résistants F.F.I. débarquent dans la ferme de Youenn Mével au village de Lamprat, en Plounévézel. Youenn Mével, maire de la commune, est absent. Les jeunes gens s’installent à table et déjeunent, l’ambiance est animée et joyeuse.

Soudain une patrouille allemande en véhicules surgit. Elle vient réquisitionner des charrettes pour transporter leur matériel jusqu’à Rennes. Chez les résistants c’est la panique, ils tentent de se cacher. En vain.

Seul, Jean Le Manac’h, 20 ans, réussit dans la confusion, à agripper les parois de la grande cheminée et s’y cacher, Il sera le seul rescapé du drame.

Sur Eugène Léon, 24 ans, les Allemands trouvent un chargeur de pistolet, il tente de fuir, il est abattu d’une rafale de mitraillette dans le dos.

Les Allemands fouillent la maison, avant d’y mettre le feu. Le bâtiment, duquel réussit à s’échapper Jean Le Manac’h, sera entièrement détruit.

Des renforts arrivent, les huit jeunes gens et les membres de la famille Mével sont conduits jusqu’au bois de Coat-Penhoat sur la route de Poullaouen, pour y subir un interrogatoire. Les F.F.I. sont battus et torturés, avant d’être embarqués ligotés dans un camion bâché qui prend la route vers Rennes.

C’est à cet instant que commence leur martyre. Ils seront tous pendus.

  • Jean Le Dain, 23 ans, pendu à Moulin-Mer à un poteau téléphonique, il est 21h00.
  • Georges Auffret, 23 ans, pendu devant le café Harnais, route de Brest, à l’entrée de Carhaix.
  • Marcel Goadec, 22 ans, pendu au centre ville, rue de la Fontaine Blanche au centre de Carhaix.
  • Georges Le Naëlou, 22 ans, pendu dans le bourg du Moustoir, il est 23h00.
  • Marcel Le Goff, 22 ans, pendu à Rostrenen.
  • Marcel Bernard, 19 ans, pendu, Louis Briand, 19 ans pendu, sur le trajet vers Loudéac, où le convoi arrive à l’aube. Il ne reste plus dans le camion que François l’Hostis, 19 ans, il sera pendu après avoir assisté à ces scènes atroces et au martyre de ses compagnons d’armes.

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5 AOÛT 44

Vers 16h00, des résistants venant de Briec et se rendant à St Denis, s’arrêtent au café de la famille Lejeune à Gourvilly, pour faire une pause et se désaltérer. A l’extérieur un autre groupe contrôlait les papiers de deux jeunes étudiants en vacances se rendant dans leur famille.

Soudain, surgit un convoi allemand composé de quatre véhicules, avec chacun une vingtaine de soldats. Surpris par l’arrivée des camions, un résistant tira un coup de feu en l’air, pendant que ses compagnons se dispersaient, les uns vers Croas-Kaer, les autres vers Ty Gardien.

En représailles aveugles, les Allemands brulèrent le café Lejeune et tuèrent :

  • Jean-Louis Lejeune, 67 ans, Anne-Marie, née Cuzon, 64 ans, son épouse.
  • Leur belle-filles Marie-Renée Le Jeune, née Le Quillec, 33 ans, enceinte de son cinquième enfant.
  • Leur fille, Marie-Anne Toullec, née Le Jeune, 32 ans, mère de deux enfants.

Dans l’euphorie du Débarquement, les Résistants, souvent sous armés et sous entraînés, maîtrisant peu l’art du combat rapproché et de l’embuscade, face à un ennemi aguerri en pleine débâcle et prêt à tout pour « sauver leur peau » , payèrent un lourd tribu à la victoire.

Ces escarmouches et embuscades eurent aussi un effet ravageur sur la population civile, là où les Allemands étaient attaqués, sans distinction aucune, ils brûlaient les habitations et tuaient les personnes présentes ou se trouvant à proximité du lieu de l’attaque.

L’intervention du chanoine Bihan, curé de Plogonnec, même si son action semble aujourd’hui bénigne, a sans doute évité que Plogonnec et ses habitants, ne subissent les mêmes sorts que ceux relatés ci-dessus.

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